Acheter une forêt, c’est faire un placement durable

La France est le 3ème pays forestier européen après la Suède et la Finlande avec un territoire occupé à 27 % par des forêts, soit 15 millions d’hectares, composées à 63 % de feuillus et à 37 % de résineux. Ce patrimoine, constitué au trois quarts de forêts privés, est également très éclaté avec une forte concentration de grandes superficies : cinq millions d’hectares appartiennent à des propriétaires privés possédant des patrimoines de plus de 25 hectares.

Aquérir un domaine forestier, c’est enraciner un patrimoine

Les forêts s’échangent peu mais s’héritent beaucoup. Elles sont le symbole des racines familiales, de l’attachement à sa région d’origine. On y a souvent fait des cabanes et découvert des trésors  fabuleux qui hantent l’imaginaire des enfants. Elles éveillent des craintes irrationnelles mais rappellent aussi des moments heureux de pique-niques en familles ou entre amis. C’est probablement pour toutes ces raisons que les ventes sont peu nombreuses au regard du grand nombre de propriétaires.

Investir, mais à quel prix ?

Il est impossible de donner un ordre de prix à l’hectare tant les spécificités régionales sont importantes en la matière. Il faut savoir en effet que l’essentiel de la valeur d’un terrain provient de la valeur du bois qu’il y a dessus. Un terrain peut valoir 1 000 euros l’hectare mais le bois récolté dessus peut être vendu 15 000 euros l’hectare. Les prix varient aussi, bien sûr, d’une région à une autre : c’est en Provence où la valeur d’agrément est maximale et la valeur forestière nulle qu’ils sont les plus hauts. Ils sont au plus bas dans le Massif central où on est loin de tout et où la forêt est naissante.

Certaines zones géographiques telles que la Sologne ou les Ardennes sont aussi valorisées par la chasse. Cette activité représente pour un certain nombre de propriétaires une proportion importante des recettes générées.

Des rendements faibles mais une plus-value à long terme

Tous les experts s’accordent à dire qu’il est rare de dépasser 2% à 3 % de rendement annuel entre la vente de bois et la location liée à une activité cynégétique.

L’intérêt financier est plutôt à rechercher du côté de la plus-value à terme. Après avoir touché son point le plus bas en 1997, le prix moyen de l’hectare de forêt ne cesse de croître, lentement mais surement.

La forêt, un investissement défiscalisé

Mis en place après la tempête de 1999, le DEFI forêt (Dispositif d’encouragement fiscal à l’investissement en forêt) offre de belles opportunités de défiscalisation.

Lorsqu’un contribuable achète une forêt ou un terrain nu à boiser, ou lorsqu’il se porte acquéreur de parts d’un groupement forestier, il bénéficie d’une réduction d’impôt équivalente à 25% des sommes investies. Le plafond des dépenses d’acquisition est fixé à 5 700 € pour une personne seule et 11 400 € pour un couple, soit une réduction d’impôt maximale de 1 425 € pour une personne et de 2 850 € pour un couple.

Lorsque des travaux forestiers sont réalisés sur un bois d’au moins 10 hectares, le propriétaire bénéficie d’une réduction d’impôt égale à 25% du montant des dépenses engagées. Le plafond de dépenses de travaux est fixé à 6 250 € pour une personne seule et 12 500 € pour un couple, soit une réduction d’impôt pouvant aller jusqu’à 1 562 € pour une personne seule et 3 125 € pour un couple.

Il est possible de cumuler ces deux réductions d’impôt, dans la limite de chaque plafond.

Enfin, pour les contribuables assujettis à l’impôt sur la fortune (ISF), l’investissement dans la forêt donne droit à une exonération égale à 75% des montants investis, dans un plafond de 50 000 €. Cette exonération est immédiate pour le propriétaire d’une forêt. Elle intervient deux ans après l’achat pour le possesseur de parts d’un groupement forestier.

Le propriétaire d’une forêt ou le détenteur de parts d’un groupement forestier n’est pas imposé sur les recettes de vente de coupe de bois. Il doit toutefois s’acquitter d’une taxe foncière. Taxe foncière qui est supprimée pendant 30 ans en cas de reboisement.

La forêt, partiellement exonérée de droits de succession

Dans le cas d’une succession ou d’une donation, le DEFI forêt prévoit un abattement de 75% sur la valeur du bois ou des parts du groupement financier. Cet abattement est immédiat pour un propriétaire en direct. Pour en bénéficier, le possesseur de parts d’un groupement forestier doit attendre deux ans après son achat.

Comment acheter une forêt ?

Deux solutions s’offrent au contribuable souhaitant bénéficier du DEFI forêt.

Il peut acheter « en direct » un bosquet ou une forêt, le prix moyen de l’hectare avoisinant les 2 820 €. Le propriétaire doit alors gérer lui-même sa surface boisée et donc être compétent en matière de coupes de bois, de plantations, d’entretien de la forêt, tout en respectant les obligations administratives afférentes.

Afin de contourner ces difficultés, il peut acquérir quelques hectares de forêt, gérés dans le cadre d’un groupement forestier. La plupart des banques et des gestionnaires de patrimoine proposent ce type d’investissement à leurs clients, le prix des parts variant d’environ 700 € à plus de 8 000 €.

Si vous souhaitez acheter une forêt pour d’autres raisons que le plaisir d’avoir un coin de nature à vous, sachez que cela ne représentera pas un placement très rentable, mais que ferez rêver vous enfants et petits-enfants.

Pour plus d’informations, contactez-nous.