… ou comment associer confort et économie

Une maison est dite écologique lorsqu’elle est construite avec des matériaux naturels et sains, comme le bois non traité, la paille, la brique monomur en terre cuite ou la terre crue. Selon leur densité, ces matériaux accumuleront puis redistribueront la chaleur, ou joueront un rôle d’isolant, tout en laissant la maison respirer, en favorisant l’évacuation de la vapeur d’eau.

Longtemps cantonné au monde des pionniers et expérimentateurs des années 1970, l’habitat « vert » sort enfin de la confidentialité. Pour preuve, le succès incontestable du Salon ECOBAT qui se tiendra, pour sa sixième édition, à Paris, porte de Versailles, du 20 au 22 Mars 2009.

La maison bioclimatique : le climat réduit la consommation d’énergie

La maison bioclimatique s’adapte au climat et à l’environnement, elle conserve la fraîcheur en été et profite des apports solaires et de la ventilation naturelle, et limite ainsi ses besoins énergétiques.

La conception bioclimatique profite des avantages du terrain, c’est-à-dire de sa situation afin de diminuer les exigences énergétiques de la future maison tout en augmentant le confort.

La pente permet de bénéficier des circulations naturelles de l’air. En pente toujours, mais aussi en terrain plat, dans ce cas la construction semi-enterrée est à privilégier. L’habitat profite ainsi des apports de chaleur et de fraîcheur relatifs au sol, en hiver comme en été, et de variations de température limitées.

N’attendez pas non plus l’été pour jouer avec les rayons du soleil. Pour profiter au maximum du rayonnement solaire, le sud doit être l’orientation de la façade principale. Mais les apports solaires ne dépendent pas seulement de l’orientation de la façade principale. La répartition des ouvertures, qui laissent entrer le meilleur des chauffages, est aussi essentielle à la maison bioclimatique. La sélection de matériaux qui captent et retiennent la chaleur est aussi indispensable à la réduction de la consommation d’énergie. Pour votre maison bioclimatique, il faut penser au soleil, mais aussi ne pas oublier le vent, surtout les vents dominants : il faut s’en protéger l’hiver et s’en servir l’été pour rafraîchir l’atmosphère.

Les 5 principes de la maison « verte »

Orientation, forme, disposition des pièces, végétation et matériaux sont à prendre en compte pour avoir une habitation à la fois écologique et économe…

Souvenez-vous : «Quand on n’a pas de pétrole, il faut avoir des idées.» Un principe invoqué comme un mantra, qui a amené les experts du bâtiment, architectes en tête, à se replonger dans l’histoire de leur art pour raviver des règles plus ou moins tombées en désuétude.

  1. L’orientation

Les caractéristiques de l’ensoleillement et des vents dominants sont essentielles. L’idéal est une orientation correspondant au quadrangulaire formé par les axes du soleil aux solstices d’été et d’hiver… Un peu compliqué pour le profane, mais sachez qu’elle n’est jamais loin de la disposition nord/ sud que préconisent les spécialistes. Les grandes surfaces vitrées sont sur la face sud et disposent de différentes protections pour les périodes de fort ensoleillement : avancées de toit, brise-soleil, stores orientables, végétation, ou vitrages électrochromes…

  1. La forme

Une habitation compacte sans décrochés excessifs limite les déperditions thermiques par les façades. Ce qui explique les formes plutôt ramassées des maisons basse consommation (labellisées Passivhaus, Minergie, Effinergie…).

  1. La disposition des pièces

C’est le règne des espaces tampons. Du côté nord, des pièces peu ou pas chauffées (cellier, buanderie, garage…) avec de petites ouvertures à double ou même triple vitrage dans les régions froides. Au sud, une serre ou une véranda qui permet de bénéficier des apports solaires en hiver qui pénétreront d’autant plus dans la maison que le soleil reste bas sur l’horizon.

  1. La végétation

Elle apporte de l’ombre en été mais doit laisser la lumière naturelle pénétrer en hiver. Donc des arbres à feuillage caduc au sud et des essences à feuillage persistant au nord. En été, une végétation aux racines peu invasives sur ou près d’une véranda limitera le rayonnement solaire direct, dont l’angle est très élevé.

  1. Les matériaux

La première règle est de construire des murs qui régulent naturellement les échanges intérieur/ extérieur. À cet égard, la brique, la terre, le bois et la chaux qu’utilisaient les anciens assurent parfaitement ce rôle. Mais les matériaux « modernes» ou industriels, associés à des isolants efficaces, ont fait d’énormes progrès sur ce plan.

Au-delà de ces points essentiels, pour réaliser une habitation réellement écologique il est nécessaire de choisir avec attention les sources d’énergie qui vous permettront d’allier économie, confort et faible impact environnemental.

  1. Le Solaire

Solaire thermique ou voltaïque, ces deux applications sont souvent confondues, car toutes les deux sont à base de capteurs installés sur le toit (ou les murs) ou à proximité des habitations. Notez à ce propos que seule l’installation sur le toit ou les murs (dite intégrée) rend une installation éligible au crédit d’impôt.

Le principe du thermique

Il est le même que celui de votre tuyau d’arrosage qui délivre de l’eau chaude après une longue exposition au soleil. Les capteurs sont de trois sortes :

– les capteurs solaires vitrés qui représentent 89,4 % du marché ;

– les capteurs solaires sous vide, plus coûteux, mais qui permettent d’obtenir des températures beaucoup plus élevées (6,4 %) ;

– les capteurs solaires non vitrés, particulièrement performants pour le chauffage des piscines, qui ne représentent que 4,1 % du marché.

Plusieurs dizaines de milliers de chauffe-eau solaires sont installés en France, et certains depuis plus de 15 ans. Les modèles combinés associent un réseau solaire et un chauffe-eau classique (à gaz ou électrique), le second agissant en complément lorsque l’ensoleillement est défaillant pour fournir l’eau chaude sanitaire et le circuit de chauffage.

Le principe photovoltaïque

Depuis quelques années, le marché explose en raison du tarif de rachat. En effet, EDF achète le kWh 0,55 €, alors que celui qui est consommé ne coûte que 0,12 €. L’installation photovoltaïque se compose de modules (exposés au sud) produisant de l’électricité, d’un onduleur transformant le courant continu (énergie solaire), produit par les modules, en courant alternatif (identique à celui du réseau) et de deux compteurs. L’un mesurant votre consommation, l’autre ce que vous fournissez au réseau. Chappée, Clipsol, Ideal Standard.

  1. La géothermie

La géothermie, au sens strict, est l’exploitation de la chaleur terrestre au moyen de forages à plusieurs centaines de mètres de profondeur. De tels forages sont rarement destinés à un usage domestique. Pour le particulier, on associe plus souvent une géothermie de surface à une pompe à chaleur. L’énergie fournie par le sol provient pour l’essentiel du rayonnement solaire et de la migration des eaux de pluie. Les capteurs sont des tubes enterrés horizontalement à faible profondeur (0,60 à 1,20 m) dans lesquels circule un fluide frigorigène ou caloporteur. Dans le cas de capteurs verticaux, ceux-ci sont constitués de tubes pouvant descendre jusqu’à 80 m de profondeur. L’énergie est alors transformée et diffusée dans l’habitat par une pompe à chaleur.

  1. Les autres énergies

En France, le vent reste une affaire de collectivités. Les éoliennes sont géantes et groupées. Pourtant, quelques fabricants et distributeurs proposent des éoliennes individuelles délivrant des puissances entre 200 et 1 500 W (Solarsud). Elles semblent réservées aux sites difficilement raccordables au réseau national.

La petite hydraulique, elle, remonte à la plus haute antiquité… Aujourd’hui, l’eau fait tourner des générateurs électriques selon le même principe que l’éolienne. Mais comme pour cette dernière, l’utilisation par des particuliers reste encore anecdotique, sinon réservée à des sites non reliés au réseau électrique.

Toutes les aides financières pour avoir une « maison verte »

Les aides varient en fonction du statut du consommateur. Elles ne seront pas les mêmes pour un propriétaire, un locataire, un bailleur ou un futur propriétaire construisant sa résidence.

Isolation / Régulation pour le chauffage

Taux de TVA réduit à 5.5%.

Pour isoler convenablement leur maison, les consommateurs ont aussi droit à un crédit d’impôt de 25% des dépenses TTC (subventions déduites et hors main d’œuvre).

Changement de chaudière

Taux de TVA réduit à 5.5%.

Un crédit d’impôt de 15% est accordé pour l’installation d’une chaudière basse température ou 25% pour une chaudière à condensation.

Installation d’un système de chauffage au bois, d’un chauffe-eau solaire ou d’un chauffage solaire

Taux de TVA réduit à 5.5%.

Les particuliers peuvent bénéficier d’un crédit d’impôt de 50% TTC sur les dépenses liées à l’achat d’un appareil de chauffage ou d’une chaudière à bois (ou autre biomasse), si leur rendement dépasse 65% et s’ils respectent les normes françaises et européennes. Les produits Flamme Verte sont une bonne garantie.

Installation d’une pompe à chaleur

Taux de TVA réduit à 5.5%.

Un crédit d’impôt de 50% pour l’achat d’une pompe à chaleur à capteurs enterrés, air/eau ou air/air est attribué si les équipements sont certifiés selon les dispositions fiscales en vigueur.

EDF peut, aussi, sous certaines conditions, octroyer des prêts à des taux préférentiels.

Installation de panneaux photovoltaïques ou autres installations produisant de l’énergie renouvelable

Taux de TVA réduit à 5.5%.

Un crédit d’impôt de 50% pour l’achat (subventions déduites, hors pose) d’un équipement de production électrique à partir d’énergies renouvelables (énergie photovoltaïque, éolienne, hydraulique ou biomasse) est applicable.

Les délégations régionales offrent également au cas par cas des subventions pour ce type d’installation.

Installation d’une citerne

Un crédit d’impôt à hauteur de 25% est proposé aux particuliers.

Un nouveau crédit d’impôt pour logement « vert »

Selon un décret paru au Journal Officiel samedi 3 janvier, l’acheteur d’un logement neuf qui ne consomme pas plus de 50 kwh/m2 par an, peut maintenant bénéficier d’un crédit d’impôt sur les intérêts de son emprunt de 40% sur sept ans.

S’il s’agit d’une bonne nouvelle pour commencer l’année 2009, les candidats à l’acquisition de ce type de bien immobilier risquent d’être déçus : A moins de faire construire sa propre maison aux normes du Grenelle, trouver un logement neuf répondant à ces critères relèvera du parcours du combattant. Selon l’ADEME, actuellement 300 constructions ou projets seulement sont dans ce cas. En effet, la limitation de la consommation énergétique à 50 kwh/m2/an n’est obligatoire qu’à partir de fin 2012. On peut espérer néanmoins que l’intérêt et la  pression des acquéreurs potentiels bousculeront les promoteurs…

Cette mesure s’ajoute à l’éco-prêt à taux zéro (Eco-PTZ) en vigueur depuis le 1er janvier 2009, qui vise à aider les particuliers à financer des travaux d’isolation thermique ou de rénovation énergétique de leur résidence principale. Ce prêt, plafonné à 30 000 €, remboursable sur 10 ans, est alloué sans conditions de ressources pour financer des dépenses de rénovation lourde.

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